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Un retour aux anciens contenants, l'exemple du Clos des Centenaires

Un retour aux anciens contenants, l'exemple du Clos des Centenaires

Dans l'univers vitivinicole, le choix des contenants de vinification et d’élevage est souvent un sujet de discussion prolongée. Que ce soit l'utilisation de cuves en inox, de cuves en béton, de fûts de chêne ou d'amphores... En fonction du contenant utilisé, le vin ne réagira et ne vieillira pas de la même manière, créant un profil unique. À la Genèse du vin en Géorgie, les amphores étaient appelées les “ Qvevris” et étaient enterrées dans les maisons.  Dans l'Antiquité et même à travers les siècles, l'amphore était utilisée pour vinifier, élever, stocker, voire transporter le vin...

Autrefois utilisée par les civilisations anciennes, de l'Égypte aux civilisations gréco-romaines, cette méthode de vinification revient aujourd'hui en force, portée par une quête de tradition, d'authenticité et de respect du terroir. L’amphore, fabriquée en argile ou en terre cuite, offre un environnement idéal pour la fermentation et la maturation du vin. Sa porosité permet une micro-oxygénation subtile, favorisant le développement des arômes et des saveurs. De plus, sa pureté permet une expression fidèle des aromatiques du cépage et des caractéristiques du terroir.

Son inertie thermique permet aussi un meilleur contrôle des températures, idéale pour les fermentations. Outre son rôle dans l'assouplissement des tanins, l'amphore possède des caractéristiques uniques qui peuvent être recherchées pour préserver le profil gustatif du vin. Lorsqu'elle est utilisée au processus d'élevage du vin, elle se distingue par sa capacité à rehausser la fraîcheur et à complexifier les aromatiques.

Cependant, sa fragilité nécessite une manipulation délicate, pouvant représenter un risque lors des opérations de vinification et de stockage. De plus, le coût élevé de fabrication artisanale peut rendre les amphores plus onéreuses que d'autres options d'élevage.

Moins répandu, mais tout aussi fascinant, le vin élevé en cuve de grès séduit par son élégance et sa minéralité. Le grès est en réalité de la terre cuite à très haute température. Il y a environ 30 % d’échanges en moins entre l’air et le jus par rapport à l’amphore. L’élevage est plus délicat et souvent plus long, les vins tendent à s’affiner. Les cuves en grès, souvent utilisées en Alsace et en Allemagne, confèrent au vin une texture soyeuse et une finesse aromatique remarquables. La porosité contrôlée du grès permet une micro-oxygénation subtile, favorisant l'harmonie et l'équilibre du vin. De plus, le caractère minéral du grès imprègne le vin de nuances fines, qui enrichissent ses arômes. L’investissement initial est certes important, mais ce contenant peut être conservé durant 25 à 30 ans.

Aux Caves Legrand, nous sommes les fiers ambassadeurs de domaines utilisant ces méthodes. Le Clos des Centenaires est un bel exemple pour illustrer l’utilisation des œufs en grès. Stéphanie et Luc Baudet sont les propriétaires du domaine situé à Vauvert, dans la belle région du Languedoc-Roussillon. Les atouts de la région sont nombreux : un climat maritime, des sols drainants, des galets roulés et des sables alluvionnaires. Depuis plusieurs années maintenant, le domaine du Clos des Centenaires utilise des contenants en grès pour l’élevage de certaines de ses cuvées telles que Mélodie en Sous-Sol et Grenaches Vieilles Vignes. Luc et Stéphanie Baudet, propriétaires et vignerons du domaine, utilisent deux types d’œufs en grès allant de 350 à 450 litres. Depuis huit ans maintenant, ils testent ce type de contenant pour l’élevage de leur vin, pour en permettre l’affinage et en révéler la pureté aromatique.